Vous avez certainement déjà vu des personnes qui changent totalement de comportement et d’attitude dès qu’on leur donne un peu de pouvoir.
Ça peut être votre proche plus âgé qui profite de sa différence d’âge, votre boss qui vous prend de haut, le policier qui abuse de ses pouvoirs ou l’homme politique qui en fait trop.
On a souvent tendance à dire que le pouvoir fait perdre la tête, qu’il rend «con». Mais qu’en est-il vraiment ? D’où cela vient-il ?
Dans un premier temps, analysons deux expériences psychologiques mettant en jeu les rapports de pouvoirs.
Regardez les deux vidéos qui expliquent ces expériences aux résultats étonnants:
L’expérience de Stanford
(je vous invite à voir l’excellent film The Experiment qui reprend cette expérience)
L’expérience de Millgram
Ces deux expériences montrent la facilité des gens à obéir à une autorité, donc à un pouvoir supérieur. Ces expériences montrent aussi ce dont sont capables les Hommes en possession d’un certain pouvoir.
Mais pourquoi réagissent-ils ainsi ? Pourquoi un tel comportement ? Et surtout, pourquoi les gens obéissent-ils ?
Si vous vous rappelez la pyramide des besoins selon Maslow, le besoin de sécurité et d’appartenance arrive en deuxième et troisième position.
Obéir à une loi, à une autorité, à un pouvoir, c’est adhérer à un groupe et trouver une sécurité, une identité et une valorisation. On a donc le plus souvent besoin d’un groupe solide, qui ne peut exister que par son leader et son autorité.
Le rapport de pouvoir est une constante de la dynamique sociale, un équilibre des rapports de force. Il se retrouve dans les groupes (des plus petits au plus grands). Vous le retrouvez: dans les foyers, dans les groupes d’amis, dans les entreprises, dans les sociétés…
Certains ont besoin de diriger, d’autres d’être dirigés, c’est un équilibre naturel.
Mais qu’en est-il de l’abus de pouvoir et du changement d’attitude de l’Homme en possession de pouvoir ?
Déjà, il faut connaitre les différents types de pouvoir.
En fait, il y a 6 principaux types de pouvoir (que j’aborde dans la gestion de conflit de la Méthode Pro-Négociation):
Pouvoir de récompense:
Le pouvoir de récompense correspond à l’habilité à récompenser avec de la valeur matérielle ou des bénéfices, du temps, des cadeaux, etc.
Exemple:
- Le boss qui peut donner des primes à ses employés
- L’entraineur qui peut donner des avantages à ses joueurs
- Le parent qui peut donner un cadeau à son enfant
Pouvoir coercif ou de punition:
Le pouvoir coercif est l’usage de la menace et de la force pour forcer à agir ou à s’en abstenir. C’est exercer son autorité de manière forte.
On peut également considérer que c’est le pouvoir de punition pour les cas moins « extrêmes ».
Exemple:
- Le parent qui donne la fessée à son enfant ou le gronde
- Le juge qui décide d’une sanction
- Le professeur qui donne des colles aux élèves turbulents
Pouvoir légitime ou de position:
Le pouvoir légitime est le pouvoir dû en fonction d’une position hiérarchique en rapport avec des responsabilités, un devoir, un droit, ou une obligation dans une organisation. Ce pouvoir est souvent lié à un uniforme justifiant de la position.
Exemple:
- Le président de la République qui exerce un pouvoir sur l’État
- Le manager qui peut donner des ordres à ses employés
- Le gendarme à qui on doit obéir
Pouvoir d’expertise ou d’information:
Le pouvoir d’expertise est le pouvoir lié aux compétences, à la connaissance et au savoir-faire d’un individu nécessaire dans une organisation.
Le pouvoir d’information vient de la possession de savoir dont les autres ont besoins ou désir.
Exemple:
- Le PDG qui sait comment gérer son entreprise.
- L’ingénieur qui comprend le système développé
- Le designer qui maitrise son domaine
Pouvoir du charisme:
Le pouvoir du charisme consiste à attirer les autres et créer le dévouement.
Exemple:
- Le président qui sait en imposer et convaincre le peuple
- Le manager qui sait se faire respecter par les employés
- Le capitaine d’une équipe qui sait mener ses joueurs
Pouvoir de réseau:
Le pouvoir de réseau provient des contacts importants et influents que peut avoir un individu.
Exemple:
- Le directeur qui est en contact avec d’autres directeurs influents dans d’autres sociétés.
- Le chef d’État en contact avec les gouvernements de plusieurs pays.
- Le chef de département qui connait a un bon contact avec tous les employés de la boîte.
Ces pouvoirs entrainent de nombreuses déviances qu’on pourrait associé à de la « connerie » ou de la « folie ».
La folie du pouvoir
Les risques de la possession de l’un de ses pouvoirs ou de plusieurs sont:
L’arrogance et l’égocentrisme:
Le plus courant, une personne ayant des pouvoirs en sa possession risque bien de vouloir en profiter, jusqu’à en abuser ce qui entraine une certaine arrogance et un égocentrisme démesuré.
On le voit très souvent chez certains dirigeants ou certaines «stars» qui prennent la grosse tête.
Déconnexion de la réalité:
Comme le montre l’expérience de Stanford, la personne peut perdre la notion de ses propres valeurs et des valeurs humaines en générales et ne sait plus où mettre des limites. Ce qui entraine des abus et même de la corruption.
On le voit souvent chez les personnes peu habituées à posséder du pouvoir, qui l’utilisent au final sans notion de respect d’autrui.
C’est le syndrome: «demander plus, vouloir plus…»
La paranoïa:
Avoir un pouvoir c’est un plaisir difficile dont il peut devenir difficile de se passer. L’individu peut alors facilement croire que tout le monde veut lui voler son pouvoir ou lui prendre ce qu’il possède.
Au final, l’individu s’enferme dans un cercle vicieux…
Alors le pouvoir rend-il «con» ?
Je trouve ce mot trop vague et très subjectif. En revanche, l’expérience montre qu’il entraine effectivement de nombreuses dérives.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, voilà pourquoi il est important de rester en harmonie avec ses valeurs, mais surtout avec le respect des autres.
Si un jour vous vous retrouvez avec un pouvoir auquel vous n’avez pas été habitué, repensez à tout cela pour ne pas vous laisser emporter.
Si vous devez faire face à quelqu’un qui abuse de son pouvoir, identifiez ses pouvoirs dans la liste des 6 principaux ci-dessus, et cherchez comment vous pouvez changer la situation en faisant intervenir d’autres personnes de pouvoir. C’est une dynamique d’équilibre, donc cherchez à instaurer cet équilibre si besoin est. Je détaille cette méthode de résolution de conflit et de rapport de pouvoir dans la Méthode Pro-Négociation.
Avez-vous déjà été confronté à de la «folie» de pouvoir ou de l’abus de pouvoir ? Et comment avez-vous réagi ?
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